sábado, 8 de noviembre de 2014

Phonologie diachronique

L’une des caractéristiques de la linguistique structurale, dès ses origines, était son rejet de la conception ‘historiciste’ de la langue. Par historicisme, j’entends la tendance à considérer le statut des éléments d’une langue par la seule référence à un état antérieur. En relève ce qu’on appelle (ou appelait) tradition philologique où l’on se contentait d’établir des équations métachroniques: u latin > ü français; alors que la conception structurale prône, pour la définition de l’unité linguistique, le recours à sa place dans la structure, c’est-à-dire à ses relations avec les autres unités dans un même état de langue. L’opposition entre ces deux approches était telle que dans les décennies 30-50 du siècle dernier, le point de vue structural était conçu comme inconciliable avec le point de vue évolutif. L’étude structurale semblait ainsi réservée à la synchronie (Harris: 1951 & Hockett: 1958). Et quand on cherchait à appliquer les principes structuraux aux faits d’évolution, cela se résumait à transposer ou reformuler les acquis de la linguistique historique dans les termes de la linguistique structurale.

En 1955, Martinet propose un modèle pour décrire et expliquer le processus de l’évolution des systèmes phonologiques dans un livre au soustitre très significatif: Traité de phonologie diachronique (Martinet: 1955). Il y présente un corps d’hypothèses où la langue est conçue comme un système dynamique intégrant des facteurs en conflit, des tendances opposées. Ainsi, sont appliqués pour la première fois les principes structuraux dans la diachronie. Il n’est pas de mon propos d’aborder le modèle dans le détail. Je me bornerai à deux aspects: la description des changements du matériel phonique et de leur processus, d’une part, et l’explication de ces changements, la quête de causalité, de l’autre. Je présenterai ensuite de brèves remarques sur les implications du modèle diachronique pour la structure et le fonctionnement de la langue en

synchronie.

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